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Colonies de vacances : autonomie ou laxisme institutionnalisé ?

   
 

A la suite d'une échauffourée à Dubrovnik qui impliquait des adolescents français en séjour itinérant en Croatie, 3 d'entre eux furent incarcérés durant 17 jours. Il a fallu l'intervention de l'Ambassadeur de France pour qu'ils soient libérés et rapatriés.

Alors que sur la trentaine de participants, seule une quinzaine était originaire d'Argenteuil (Val d'Oise) certains médias ont stigmatisé le groupe en se servant de la thématique de "racaille de banlieue" sans aborder ce qui aurait dû interpeller tout commentateur sérieux de ce fait divers : un grave défaut d'encadrement.

L'incident est intervenu alors que les animateurs titulaires du BAFA/BAFD avaient donné quartier libre aux adolescents de 17h à 22h 45, leur permettant ainsi de déambuler durant près de 6 heures à leur convenance dans une ville inconnue de surcroit dans un pays étranger où ils ne parlent pas la langue et ce sans être accompagnés d'un adulte référent.

Colonies de vacances : des questions pertinentes qui interpellent tous les parents

Dans une interview accordée à RMC Faouzi Lamdaoui, élu socialiste et membre de la majorité municipale pose des questions pertinentes qui interpellent les parents qui confient leurs enfants à des organisateurs de séjours pour mineurs et qui font écho à nos propres interrogations :

"Qui a encadré ces jeunes ? Il y a quand même une responsabilité. Il s’agit d’enfants mineurs, donc ils ne sont pas partis seuls. Ils sont partis avec un encadrement. Quelle est aussi la responsabilité de la municipalité dans ses actes ? Ces jeunes-là, comment étaient-ils recrutés ? "

Effectivement les participants au séjour ne sont pas partis seuls mais par l'entremise d'un organisateur basé en Bretagne le "Centre de Vacances les Jongleurs" affilié à l'une des plus importantes associations reconnue d'utilité publique l’Union Française des Centres de Vacances (UFCV).

Créée en 1907 l'UFCV se présente dans ses documents d'information comme une association nationale d'éducation populaire qui a pour objet notamment l'accompagnement des enfants et des jeunes dans les temps de loisirs et de vacances ainsi que dans les temps périscolaires ou scolaires.

Comme par ailleurs l'UFCV est aussi l'un des plus importants organismes de formation d'animateurs et de directeurs de centres de loisirs et de vacances, 35.000 stagiaires formés chaque année. Ses encadrants ou ceux des associations qui lui sont affiliés auraient dû être plus que tout autres sensibilisés aux éventuels risques que pouvaient courir, de leur fait ou celui d'un tiers, des adolescents livrés à eux-mêmes.

Des expériences d'autonomie permises par les pouvoirs de tutelle

Alors que les pouvoirs de tutelle démultiplient les obligations administratives auxquelles sont soumis les organisateurs de séjours pour mineurs, laisser sans encadrement des ados âgés entre 14 et 17 ans durant plusieurs heures voire plusieurs jours n'est pas formellement interdit.

La Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de la Nièvre dans une plaquette destinée aux organisateurs et encadrants en fait la remarque :

"Ce qui n'est pas interdit étant autorisé, il est admis que les mineurs soient techniquement et pédagogiquement autonomes à certains moments (pas tout le temps, sinon la notion d'encadrement est vidée de son sens) et à certaines conditions (les jeunes demeurent sous la responsabilité de la structure d'accueil, l'action se déroule dans le cadre d'un projet pédagogique précis et adapté au public)...."

Elle poursuit en donnant un quasi blanc-seing aux organisateurs de centres de vacances :

"Le MJSVA, Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative, considère qu'il peut être intéressant au plan pédagogique de mettre en place des situations de semi-autonomie dans le cadre d'accueils déclarés. Aussi, il édicte des recommandations sous la forme d'instructions à ses services.

Ces recommandations constituent des points de repères techniques et pédagogiques pour que les services du ministère conseillent les organisateurs sur l'organisation de situations de semi-autonomie et en apprécient la pertinence.

Des recommandations ne constituent pas une obligation réglementaire, leur application ne peut donc être exigée des organisateurs. Elles sont toutefois susceptibles de servir de référence en cas de contentieux civil ou pénal."


Des parents tenus délibérément à l'écart

Voici un extrait des recommandations faites sur le sujet par une autre Direction de la Jeunesse des Sports et de de la Cohésion Sociale, celle de Picardie :

"Des activités occasionnelles en autonomie peuvent être organisées pendant le déroulement d'un centre de loisirs sans hébergement ou d'un centre de vacances. Le projet pédagogique doit en faire mention. Ces activités permettent aux mineurs de faire l'apprentissage de l'autonomie, et peuvent durer quelques heures ou quelques jours, selon l'âge... Il est recommandé que les parents délivrent une attestation précisant qu'ils ont pris connaissance des modalités de l'activité en autonomie."

Notons que le rédacteur de ces recommandations utilise l'impératif "doit" en ce qui concerne la mention de l'autonomie dans le projet pédagogique, par contre pour l'attestation des parents il en recommande seulement l'obtention mais ne l'exige pas.

Le guide technique et pédagogique édité par la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de la Nièvre que nous citions en explique l'utilité au paragraphe "La relation avec les parents" :

"Une attestation au moment de l'inscription signée des parents et précisant qu'ils ont pris connaissance des modalités d'exercice des activités en semi-autonomie est de nature à limiter les risques juridiques pris par l'organisateur de telles activités."

Quant à l'implication des parents dans cette expérience d'autonomie selon cette même Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de la Nièvre elle serait inutile :

"Dans ce genre de projet, il serait paradoxal d'impliquer trop les parents puisque l'objectif poursuivi est l'autonomie des jeunes. Des questions peuvent cependant être mises en débat avec les parents mais elles doivent être adaptées au contexte, notamment lorsqu'il est interculturel."

Ainsi quoique cela puisse paraître surprenant, les animateurs qui ont laissé en autonomie durant des heures les adolescents dont ils avaient la charge n'ont pas failli à leur devoir.

Selon les normes en vigueur dans l'animation et les directives des pouvoirs de tutelle, ils ont simplement tenté une expérience pédagogique qui a malheureusement mal tournée.

Rappel du fait divers

Six participants de cette colonie de vacances âgés de 15 à 17 ans, sans doute pour se vanter à leur retour en France d'être des supers dragueurs ont sollicité une adolescente croate d'accepter de se faire photographier avec eux, cette dernière a refusé.

L'insistance des jeunes français pour qu'elle revienne sur sa décision a énervé les 2 amis croates qui l'accompagnaient et il s'en suivit une échauffourée à laquelle participa un groupe d'une trentaine de jeunes croates venus à la rescousse de leurs 2 amis.

Débordés par le nombre, les jeunes français ont pris la fuite. Dans des conditions qui ne sont pas complétement élucidées, un de leurs poursuivants croates en tombant fut sérieusement blessé. A la suite de cet incident la police croate a déféré les jeunes français devant le tribunal de Dubrovnik.

Comme cela apparaît dans les témoignages des protagonistes, il ne s'agit pas d'actes de délinquance a proprement dit comme ont pu le laisser entendre certains médias mais d'un dérapage du niveau "cour de récré" évitable si le groupe avait été accompagné d'un adulte référent.



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